2020 sera pour le CARMS, comme pour l'ensemble du monde entier, une année sans précédent à cause de cette Covid-19. Les adhérents de notre association sont «sur les moyeux» depuis l'AG de début février où le calendrier prévoyait de nombreuses et belles sorties. Malheureusement, après les périodes de confinement, la barrière des 100 km, la fermeture des campings et restaurants, tout est tombé à l'eau. Quelques sorties entre copains durant cet été mais en nombre limité ont permis aux uns et aux autres de vérifier que les véhicules sont en état de marche.
Alors la sortie du 26 et 27 septembre organisée par Marthe et Christian CARRE a été prise d'assaut pour les inscriptions en nombre limitées à cause de l'hébergement.
C'est donc 14 véhicules (28 participants) qui sont alignés pour le départ le samedi 26 septembre et sur le N88 qui se joindront au convoi en direction de St-Agrève.
La météo est pourtant alarmante mais qu'à cela ne tienne, tous sont heureux de se retrouver et de partir à la découverte des petites routes de l'Ardèche et de la Haute Loire. Juste avant d'arriver à St-Agrève, le ton est donné par un orage de petits grêlons qui offre des trajectoires artistiques à certains participants.
Les organisateurs nous attentent place Phelise d'Assenne de St-Agrève, place bien connue des carmistes qui se rendent chaque année sur le Monte Carlo Historique. Pas de neige ce jour-là... enfin pas encore. Après les recommandations de roulage et quelques explications sur le déroulement de la sortie sur les deux jours. Nous commençons par un parcours de 76 km, nous faisons le plein d'essence avant de partir à la découverte du parcours de la famille CARRE.
Après une dizaine de kilomètres nous attaquons dans le vif du sujet. Après avoir affronté une adorable petite route de campagne où les aiguilles de sapins recouvraient le bitume tout en faisant attention aux bosses (passage délicat pour les voitures basses) nous nous arrêtons quelques instants pour profiter de la vue sur les montagnes ardéchoises avant d'entamer la descente sur Le Cheylard par la fameuse route de Nots avec ses 14 épingles à angle droit. Puis nous remontons la vallée de l'Eyrieux et prenons sur notre droite en direction de Borée. La petite route monte en épingles dans un décor grandiose. Nous passons au pieds de la chapelle St-Julien perchée au sommet du mont Soutron à 1137m d'alt.
Le soleil nous permet de profiter au maximum des paysages sauvages que nous traversons. Nous sommes dans le Parc Naturel des Monts d'Ardèche mais un moment nous nous croyons plus proche de Carnac dans le Morbihan. Mais que font ces menhirs ici. Face au village de La Borée se dresse le «Tchier de Borée» deux artistes Serge et Fabienne BOYËR ont dressé environ 70 pierres depuis 2008 au milieu d'un cercle de 80m représentant un calendrier. Il semble qu'il faille être astronome pour en déceler tous les sens. Le paysage est encore plus grandiose avec les sucs et le mont Mézenc enneigé, en fond de tableau.
Il reste encore un peu de route avant de rejoindre notre hébergement pour la nuit tandis que le ciel d'assombri de plus en plus. Une info pour les amateurs de rallye: LA BOREE est la commune de naissance de Jean-Marie CUOQ.
Avant le Gerbier des Jonc, Christian nous montre des poteaux de bois qui semble des pilonnes électriques mais il n'en est rien, ce sont simplement des poteaux pour matérialiser la route en hiver avec la neige qui peut atteindre plus de 6m de hauteur à cet endroit (pas rassurant pour l'étape du dimanche matin).
En fin de soirée nous arrivons à l'hôtel Beauséjour au Béage. Sur place nous sommes accueillis par Nicolas VERNET. Nous prenons possession de nos chambres respectives avant de redescendre au bar de l'hôtel pour entamer les discutions entre les uns et les autres qui nous ont fortement manquées pendant ces derniers mois. Un accueil chaleureux, une cuisine maison et rien que du local, préparée par Céline VERNEY... un régal.
Après une bonne nuit de repos sur le plateau ardéchois, en ouvrant les volets, une surprise nous attend: LA NEIGE. Il est temps d'aller déjeuner un vrai repas avec charcuterie et fromages ardéchois) on ne sait jamais, si nous sommes bloqués par la tempête, on mourra de froid mais pas de faim.
Marthe et Christian ouvrent la route D378 qui nous remontent sur le Mont Gerbier des Joncs mais il neige de plus en plus et elle tient au sol et nous continuons de monter. A un moment il faut bien que la route descende et là nous ne faisons pas les fiers. Nous passons devant le Mont Gerbier des Joncs sans le voir car perdu au milieu du brouillard. La descente sur Lachamp Raphaël et le col de la Faucille est sur le versant sud avec un climat plus automnal qu'hivernal. Ces routes sont le théâtre des rallyes de Monte Carlo WRC et Historique. La D218 qui nous amène à Antraigues par cette petite route de montagne qui ferait passer la route nouvelle de Montbrison pour une 2 x 2 voies pour rejoindre les monts du Forez. Antraigues sur Volane nous permet une pause au centre de la commune. Tandis que les uns descendent à La Remise chez Albert JOUANNY, d'autres descendent jusqu'au cimetière pour se recueillir sur la tombe de Jean FERRAT décédé en 2010. Comme le chantait le poète «que la montagne est belle...», mais je rajouterais: mais qu'est-ce qu'elle tourne la route. Les estomacs des participants commencent à gargouiller mais nous sommes encore loin de notre auberge et la pluie est de retour.
Direction Montpezat et le tunnel du Roux (3,325 km) creusé presque entièrement à la main pour le chemin de fer «La Transcévenole» qui devait relier Le Puy à Lalevade d'Ardèche et ne verra jamais le moindre train. Aujourd'hui la départementale 160 relie le plateau ardéchois et la région d'Aubenas et passe sous la ligne de partage des eaux Atlantique – Méditerranée – Partage des eaux, certainement car il pleuvait encore plus à l'autre bout du tunnel.
Un petit arrêt à Mazan l'Abbaye parré d'or pour notre passage. Pas tout à fait c'est l'œuvre de l'artiste franco-suisse Felice VARINI. Au premier coup d'œil l'impression est étrange pour ceux qui détestent les tags et le non-respect du patrimoine mais c'est en prenant de la hauteur que nous comprenons la précision du travail réalisé... à condition d'être dans la bonne perspective pour comprendre ces lignes qui forment des cercles.
La pluie continue de plus belle sur la route qui nous mène à la Ferme Auberge de la Besse où nous arrivons vers 13h30. Le parking est investi par des PORSCHE (un club ligérien en balade comme nous sur les routes de Haute-Loire et d'Ardèche). Encore une bonne adresse à Usclades et Rieutord (07) dans un cadre du XVème siècle. Compte tenu des conditions météo hivernales en cette fin septembre nous rallions Fay sur Lignon sous une pluie battante pour nos adieux à Marthe et Christian. Encore une centaine de kilomètres pour rentrer sur Montbrison en fin de soirée.
En conclusion pour cette première sortie de l'année 2020: un grand MERCI à nos organisateurs. Des paysages grandioses, de très belles routes de montagne, un hébergement où nous comptons bien revenir, des repas de qualité, juste ce qu'il faut de neige pour être dans l'ambiance Monte Carlo, des retrouvailles avec les amis du CARMS... que faut-il demander de plus: Revenir sur cette région et ce parcours au printemps avec des paysages tapissés de fleurs.
Patrick VRAY