Saint-Agrève en Ardèche
Comme à son habitude, la déclinaison Historique est réservée aux voitures ayant participé aux Rallyes Automobiles Monte-Carlo entre 1955 et 1980.
Samedi 2 février, la météo annonçait le cahot sur les routes de la Haute-Loire et les portables des carmistes qui participent à chaque édition du Monte-Carlo Historique sonnaient dans tous les sens pour connaître les intentions des uns et des autres.
Rendez-vous dimanche matin à 9h00 sur le parking de Super U à Savigneux. Seuls 6 carmistes étaient de l'aventure pour rejoindre le plateau ardéchois malgré la neige. Pas de chien de traineau mais des 4x4 équipés de bons pneus. Sylvie et Patrick C. tentent bien de nous suivre jusqu'après DUNIERES avant de faire demi-tour et de revenir dans l'après midi avec leur VW ILTIS 4x4. Jo V. a sorti l'artillerie lourde avec son compagnon des dunes africaines et c'est pas 50 cm de neige qui va l'apeuré et de plus copiloté par Roland D..
Après avoir quitté la N82, dans la montée sur ST-JUST MALMONT, la route est bien enneigée. Nous aiderons quelques conducteurs à la dérive et même un camping car venu de Seine Maritime tentant de rallier une spéciale du MCH qui ne parviendront certainement pas à destination sans équipements spéciaux. Plus nous avançons plus les conditions météo sont dures et la burle est en plein travail sur les plateaux de la Hte-Loire et de l'Ardèche.
11H30 nous arrivons à destination sur la place du marché de St-AGREVE. Après un bref tour d'horizon de la zone, nous nous installons comme à notre habitude sous le préau du lavoir qui cette année est réquisitionné pour moitié par le Comité de Fêtes de la commune pour en faire une buvette à l'abri du vent. Mais aucun problème de cohabitation.
Les premiers concurrents sont déjà sur place attendant leur horaire de départ. Partis pour les premiers dès 6h30 du parc Pompidou à Valence pour la 3ème spéciale: La Croze – Antraigues sur Volane. Les conditions météo, ne s'améliorant pas, les spéciales de régularité 4 (Burzet-Lachamp-Raphaël) – 5 (St-Bonnet le Froid) et 6 (St-Pierre sur Doux – Col du Buisson), sont annulées pour des raisons évidente de sécurité. Les équipages prendront la direction de Tournon sur Rhône pour rallier le parc fermé de Valence.
Malgré le froid et la burle qui se cesse pas de souffler sur la place du marché de St-Agrève, les visiteurs sont moins nombreux que lors des éditions précédentes. Nous retrouvons souvent les mêmes d'une année à l'autre avec qui nous échangeons quelques mots et souvenirs.
Au CARMS, impossible faire quelque chose le ventre vide. Nous commençons donc par un gros casse-croûte. Deux personnes de notre expéditions venant des Côtes roannaises et grand habitués des repas en plein air, nous ont fait déguster des produits artisanaux maison: pâté, lard, sac bardin et les griottes pour finir le repas. Enfin que des choses qui font bondir nos médecins lors de la lecture de nos analyses de sang. Mais qu'à cela ne tienne, quand il fait froid, il faut manger plus que d'habitude pour donner du carburant au corps.
Nous repartons sur le parc de regroupement pour échanger quelques mots dans un parfait français avec Jürgen BARTH (72 ans) et ancien vainqueur des 24 Heures du Mans 1977 sur la fameuse PORSCHE 936/77 aux couleurs MARTINI avec Jacky Ickx (B) et Hurley Haywood (USA). Il reste fidèle à PORSCHE au volant d'une 924 Turbo de 1976 de l'écurie Scuderia Rapiditas.
Carlos ANTUNES-TAVARES, le patron du Groupe PSA restera bien au chaud au volant de sa PEUGEOT 104 ZS de 1979 tout en discutant avec Pauline SCHOOFS sa copilote.
Un peu de tranquilité certainement avant un conseil d'administration... Bruno SABY qui n'est pas utile de présenter, est au volant d'une RENAULT 8 de 1968. Il fait équipe avec Christophe MARQUES et ils oeuvrent pour Espoir Isère contre le Cancer et récoltent des fonds avec la vente d'une plaque de rallye dédicacée par Bruno. Dans sa PORSCHE 911 de 1967 #85 John BUFFUM (USA) qui à fini 12ème du Rallye Monte-Carlo en 1969 (gagné par une autre Porsche aux mains de Björn WALDEGARD (décédé en 2014) et Lars HELMER sur Porsche 911 S), alors qu'il était encore sous-lieutenant dans l'armée américaine stationnée en Allemagne dans le cadre de son service militaire. Après avoir reçu une formation d'ingénieur en mécanique durant la fin de ses études. Il retourna aux États-Unis en 1970, grand pays où les courses de rallyes étaient encore quasi inexistantes. Il fut aussi détenteur du record de l'ascension de la Pikes Peak International Hill Climb 1981 et 1982 et détrôné en 1983 par Michelle MOUTON. Il revient 50 ans plus tard sur le MCH pour son 50ème anniversaire 1969-2019.
La puissance n'est pas toujours présente sur cette prestigieuse épreuve comme le prouve l'équipage Georges GOMIS et Sébastien FOREST avec leur CITROËN Dyane de 1976 # 268 avec 34 cv din. Mais pas vraiment ridicule le Dyane sur la neige. Ainsi que les 3 VESPA 400, STEYR PUCH 650TR et autre FIAT 500. Les LANCIA Stratos font un retour en force cette année avec 4 modèles venues de Suisse, Allemagne et Italie. Pour la première fois je vois une ALFA ROMEO 1600 Spider #120 avec l'équipage Jean-Paul SOUPE et Denis GOUDOU. Un cabriolet sur cette épreuve hivernale. Oui mais avec un arceau pour plus de sécurité. Ils semblaient ravis de piloter cette auto dans ces conditions et s'amusaient beaucoup. Il n'y a que les parisiens qui se plaignent des chutes de neige ! Sinon les anciens sont toujours présents comme Bob NEYRET et sa fidèle CITROEN SM de 1972 venu par le départ de MILAN.
Il nous semble qu'il y a de plus en plus d'étrangers d'année en année sur l'épreuve avec des portugais, espagnols, italiens, allemands, belges, suisses, autrichiens, grecs (nouveauté 2019 avec 24 départ d'ATHENES), roumains, polonais, lettons, russes et tous les pays du Nord de l'Europe, mais aussi argentins, américains, les grands bretons et quelques équipages japonais. Parmi eux encore une fois Kenjiro SHINOZUKA (70ans) et vainqueur du DAKAR 1997 avec Henri MAGNE en copilote. Une autre jolie petite voiture avec cet équipage norvégien et leur GLAS 1300GT de 1967 avec le # 276.
De belles choses plein la tête, il faut penser rentrer à la maison. Bien couvert nous n'aurons pas eu froid mais il est presque 17h00 et il faut penser au retour en convoi avec nos trois véhicules 4x4. Presque 2h30 de route dont une grande partie très enneigée avec de belles congères formées par cette fameuse burle.
En conclusion, une belle journée plein air avec des copains, des autos de rallye, des pilotes de légende et une ambiance sans pareille. Vivement l'année prochaine et avec de la neige SVP.
Patrick VRAY
