Dimanche 30 juin 2019
Entre Mythes et Légendes




8h15, déjà 25°.
Nous sommes sur le parking de Norauto Montbrison. Un peu plus tard, ce seront 22 voitures qui partiront, mais pour l'instant nous en profitons pour regarder avec plus d'attention les "nouvelles" voitures de nos amis. Un cabriolet BMW 325 i remplace une Alpine A310 rouge, une Lancia Beta Monte Carlo (déjà vue lors de notre dernière sortie), une Triumph TR4 verte remplace une Alfa bleue, la nouvelle Saab 96 rouge, et je dois en oublier, toutes mes excuses à leurs propriétaires.
8h30. La Talbot Samba blanche part en catimini, son pilote avec la tête des mauvais moments; aurait-il oublié une chose importante ? Et bien oui ! En l'absence du trésorier il vaut mieux ne pas oublier le second chéquier du club pour régler les menues dépenses à venir...
Cela n'empêche pas notre organisateur du jour, Michel, d'ouvrir le ban d'un coup de klaxon impératif, pour le briefing. Briefing clair, carré et précis, destination, horaire, planning etc. Mais sans oublier l'humour: certains ont eu un court moment de chaleur lorsqu'il nous a annoncé une inscription générale à un saut à l'élastique... heureusement fermé le dimanche, ouf !
Un joli choix de routes pour rejoindre notre première pause deux heures plus tard. Saint-Anthème, Eglisolles, Arlanc, La Chaise-Dieu, Sambadel-Gare, Bellevue-la-Montagne et enfin Saint-Paulien. Une centaine de km parcourus à allure sympathique pour nos autos, nous ne sommes pas des caisses carrées. Ces bourgs traversés nous donnent envie d'y revenir en touriste.
Notre pause "café" (et autres) fut un peu tardive (10h15), pour cause de nécessité de commodités, notamment pour nos compagnes. C'est un grand parking qui nous accueillit, baigné d'un soleil éclatant, un peu trop même, puisque nous avons du profiter de l'ombre d'un camion garé judicieusement. Les plus rapides ont pu aller jeter un coup d'oeil à l'église St Georges de St Paulien, typique du style roman auvergnat. Un site à revoir.
Mais Michel veille au respect du programme et un bon coup de klaxon deux-tons nous invite à rejoindre nos voitures, pour rallier Lanarce en Ardèche et l'Auberge de Peyrebeille. Heureusement, cet établissement historique de sinistre réputation n'est plus une auberge mais un musée, nous en reparlerons.
Le bar, hôtel, restaurant, station-service contigu nous accueille avec une tablée impressionnante d'un seul tenant, soit 44 places ! Le menu proposé est un repas campagnard exclusivement composé de produits du pays de grande qualité, y compris les vins. Un véritable régal et des plateaux très généreux.
Vers 14h00, à la fin du repas, Michel nous donne instruction de regrouper nos chaises au fond de la salle, sans autre explication... Quelle est cette mystérieuse convocation? Le maître de céans, Michel, monte sur une chaise et nous évoque une capacité ou un don particulier qu'il possède et dont il souhaite nous faire part. Pour ce faire, il doit faire appel à une personne de l'assistance dont il a pressenti qu'elle pourrait être sa partenaire pour une démonstration. Andrée fut appelée, à sa propre surprise.
En fait, il s'agissait d'une expérience de transmission de pensée entre les deux protagonistes. Une personne prise au hasard dans le public donne discrètement, par écrit, un mot à l'émetteur (Michel), qui doit, par la force de la seule pensée, "transmettre" ce mot à Andrée à qui l'on a soigneusement bandé les yeux. Quelques mots oralement transmis tour à tour et la "réceptrice" qui devra dire si ce mot est ou n'est pas le bon. Exercice réussi deux fois. L'assistance fut médusée.
Les personnes absentes à cette démonstration doivent savoir qu'il n'y avait aucun trucage possible: organisation impromptue de la séance et Andrée n'était pas prévenue de sa "sélection", il suffisait de voir son état de fatigue (ainsi que celui de Michel) à la fin de l'expérience pour en être convaincu. Il n'y a donc pas que des dons pour la mécanique ou l'organisation de ballades au CARMS ! Et c'est toujours passionnant de découvrir un aspect méconnu d'un collègue.
La visite de l'ancienne auberge tient à la fois du musée et du son et lumières. Ses différentes pièces, sont restées (ou remises) dans leur état de sa "grande époque". Très sombres, une lumière lugubre s'allume au fur et à mesure de la visite, cadencée par un commentaire théâtral, du meilleur effet. En fin de parcours, une vidéo complète les informations sur l'histoire des époux Martin et l'environnement économique de l'Auberge de Peyrebeille dans le 1° tiers du 19° siècle. Le film de 1951 de Claude Autant-Larat, l'Auberge Rouge, est bien sûr évoqué, même si la vérité historique y est romancée, il fallait bien mettre en valeur Fernandel ! J'ai juste regretté que les machines agricoles de l'époque, présentées en fin de parcours ne fassent pas l'objet d'une petite notice explicative, à destination de l'affreux citadin que je suis. Cette visite atypique a été appréciée.
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Mais le ciel se couvre au loin et, de toute façon, il est temps de penser au retour. Un dernier tour sur le parking de l'auberge permet aux pilotes de cabriolet de refermer la capote, au cas où... Mais ce n'est pas le cas de tous et notamment un certain optimiste forcené n'a pas hésité à refermer, si l'on peut dire, la capote de sa TR4 verte dont toutes les fenêtres avaient été soigneusement découpées au cutter, "pour faire plus d'air" ! Les cieux ont eu pitié des deux passagers de cette voiture et il n'a pas plu, on dira que la chance sourit aux audacieux.
Le chemin du retour, d'environ 140 km, nous a fait passer à nouveau par Costaros et St-Paulien pour un arrêt-vessies, puis Bellevue-la-Montagne, Craponne s/ Arzon, Usson en Forez, Estivareilles pour finir par St-Jean-Soleymieux pour les adieux. Bonne idée, car elle permet de pouvoir repartir vers Montbrison ou la plaine après avoir pu saluer tout le monde. Là, au lieu d'un banal "au revoir", nos organisateurs, avaient prévu de nous offrir un dernier rafraîchissement, tout à fait bienvenu.
Cette balade concoctée par Michel et Muriel fut une vraie réussite. Un objectif original et intéressant, une organisation carrée et bien suivie, des routes sympathiques avalées à un bon rythme, un road book bien fait comme toujours (si, si, JIP, il y en a qui le suivent, c'est très utile). Un grand merci donc à nos deux organisateurs, et à tous ceux qui oeuvrent dans l'ombre pour la réussite de chaque sortie.
Dominique BERT.